A 19 ans, Perrine Laffont décroche la 1ère médaille d'or française

La skieuse de bosses française a décroché dimanche la première médaille d’or française de ces Jeux Olympiques de Pyeongchang (Corée du Sud). Favorite malgré ses 19 ans, Perrine Laffont a assumé son étiquette de surdouée de la discipline.


A l’annonce des résultats, Perrine Laffont s’est prise la tête dans les gants pendant de longues secondes, sous le choc. La jeune skieuse ariégeoise vient de réussir un exploit majuscule, mais ne semble pas le réaliser. Pour 0,09 point, elle devient la 7e championne française en individuel de l’histoire des JO d’hiver !
Un chemin balisé

Et pourtant, difficile de se pincer à l’annonce des résultats tant la route semblait tracée pour Perrine Laffont. Fille d’un couple de skieurs, à la tête d’une école de ski de bosses dans la petite station pyrénéenne des Monts d’Olmes, elle découvre la discipline dès son plus jeune âge.

Sa mère, Dominique, explique à l'Équipe avoir acheté ses premiers skis à sa fille alors qu’elle ne savait pas marcher. “Elle se déplaçait comme ça, dans sa chambre, dans la cuisine, elle apprenait l’équilibre.” Très vite, ses parents la lancent sur les pistes. “Elle n’a jamais fait de chasse-neige, tout de suite du dérapage”, témoigne encore sa mère à l'Équipe.

Précocité, tout au long du chemin.

A l’âge de 12-13 ans, elle donne déjà la réplique aux seniors, s’attirant les foudres. “Ca dérangeait un peu de voir une gamine être devant. Les autres filles me faisaient un peu la gueule”, racontait-elle au quotidien sportif en janvier. A 14 ans, elle décroche un premier titre de championne de France et des bons classement européens. En 2014, elle participe à ses premiers Jeux Olympiques, à l’âge de 15 ans. Première déception pour la jeune Ariégeoise qui termine à la 14e place, alors qu’elle était très bien classée à l’issue des qualifications. “Ca fait partie de mon histoire, c’est ce qui m’a construite”, explique-t-elle aujourd’hui pour la Dépêche du Midi. “À Sotchi, je me rappelle après la finale m'être dite : 'Tu prendras ta revanche dans quatre ans'. Et c'est un peu ce que j'ai fait aujourd'hui.”

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Au retour de Sotchi, la jeune skieuse passe par le collège d’Ax-les-Thermes pour saluer ses anciens copains qui s'agglutinent autour d’elle pour la féliciter. Elle prend alors la mesure de sa performance… et le monde du ski aussi.Elle devient l’espoir de la discipline et entretient son palmarès dans les années qui suivent. A 16 ans, elle est double championne du monde juniors en Italie. A 17 ans, c’est sa première victoire en Coupe du monde au Japon. A 18 ans, elle remporte le titre de championne du monde en parallèle (en duel) et vice-championne du monde en single en Espagne. Début janvier 2018, la skieuse a enchaîné trois podiums en coupe du Monde et préparait de la meilleure des façons l’échéance olympique.


Une championne couvée

Passée la victoire, les premiers remerciements de la championne sont allés à sa famille, soutien de tous les instants. La Dépêche du Midi raconte notamment les sacrifices financiers consentis par les Laffont pour leur fille. Suivi médical personnalisé, préparatrice mentale, analyses sanguines régulières, sa mère a même pris un billet d’avion il y a quelques semaines pour les Etats-Unis afin de rejoindre sa fille qui avait le blues en pleine compétition.



L’or en ligne de mire

Pas évident, non plus, de jongler entre deux massifs quand elle revient de compétition. Les parents de Perrine Laffont vivent à Lavelanet, dans l’Ariège (Pyrénées) quand la sportive est scolarisée du côté d'Annecy, où elle suit un DUT Technique de commercialisation à l’Université Savoie Mont-Blanc. Un cursus dispensé d’avril à mi-juillet, hors saison, pour lui permettre de se concentrer sur sa préparation et les courses.

Une double vie et un déracinement communs à de nombreux sportifs de haut niveau, mais qui n’ont pas fait perdre de vue à Perrine Laffont son objectif. “J’étais ici pour une médaille (...) et finalement je l’ai fait. Je ne réalise pas. Je n’ai que dix-neuf ans. C’est fou”, confiait-elle hier après son sacre. Une trajectoire rectiligne pour une surdouée de la bosse.

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