Albator : Leiji Matsumoto, père du corsaire de l’espace, est mort

Le monde du manga et de l’animation japonaise a perdu une légende. Leiji Matsumoto, père du pirate de l’espace Albator, est décédé.


C’est le parfum de l’enfance de milliers de Français dans les années 80… Le père d’Albator, Leiji Matsumoto, légende du manga et de l’animation japonaise, est décédé la semaine dernière à l’âge de 85 ans d’une insuffisance cardiaque, ont annoncé ce lundi 20 février 2023 la maison de production Toei et les médias japonais.

Au cours d’une carrière de plusieurs décennies, le mangaka s’était en particulier fait connaître par des œuvres de science-fiction comme « Yamato, le cuirassé de l’espace » (1974) ou « Galaxy Express 999 » (1977). Mais c’est surtout la série « Capitaine Albator » (« Harlock » en version originale et en anglais), racontant les aventures d’un pirate de l’espace au visage barré d’une cicatrice et à la longue cape noire siglée d’une tête de mort, qui l’a rendu incontournable dans le monde entier.

Une œuvre dans laquelle le héros lutte, à bord de son vaisseau Atlantis, pour la liberté dans la galaxie :





Les années Dorothée Récré A2

Ce pirate ténébreux et libertaire était le héros de deux séries successives, « Albator 78 » puis « Albator 84 », diffusées à la télévision dans l’émission jeunesse phare des années 1980, Dorothée Récré A2. La série avait même été doublée en breton sur la web TV, Brezhoweb !

Pour des milliers de quadras, parfois surnommés la « génération Albator », cette madelaine de Proust est restée ancrée dans les mémoires.

Avec Gô Nagai, le père de Goldorak, Leiji Matsumoto est à l’origine de la passion française pour l’animation japonaise et le manga.

Né en 1938 sur l’île de Kyushu (sud-ouest du Japon), Leiji Matsumoto a régulièrement raconté avoir été inspiré dans son œuvre par la bombe atomique larguée par les États-Unis à Hiroshima le 6 août 1945, alors qu’il avait 7 ans et résidait à Fukuoka, à 300 km de là.



« Albator est mon plus fidèle et plus ancien ami. Il est mon alter ego dans sa détermination », assurait Leiji Matsumoto en 2011 au Festival du film d’animation d’Annecy, où il était venu présenter la bande-annonce du film « Albator, corsaire de l’espace » qui était sorti au cinéma à Noël 2013.
Il avait aussi travaillé avec les Daft Punk

Leiji Matsumoto, pacifiste convaincu, arborait, comme Albator, une tête de mort sur son calot qu’il ne quittait jamais. « L’idée n’est pas forcément de faire peur mais de montrer [cette] détermination, expliquait-il au Monde en 2019. C’est aussi un symbole de liberté, pour dire qu’il faut vivre sans regrets. »

« Pour moi, tout a une fin. Quand je regarde les photos de la NASA où on voit l’évolution de la planète avec le réchauffement planétaire, ou alors l’activité humaine qui creuse des trous géants dans la Terre pour trouver des ressources précieuses par exemple, je me dis que ça va mal finir, et qu’il faut tenter d’y mettre un terme », disait-il encore dans cette même interview.

Cette icône de la pop culture avait aussi travaillé avec… les Daft Punk. Fascinés par le dessin animé Albator, les Daft l’avaient convaincu au début des années 2000 de travailler sur le projet Interstella 5555 : la rencontre de la musique de Daft Punk avec les images de Leiji Matsumoto…


Retrouvez Albator dans l'album Manga Story chanté par Jean-Pierre Savelli 

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