Le chanteur Alain Barrière est mort

« Cathy », « Elle était si jolie », « Ma Vie »… Interprète de plusieurs tubes au début des années 1960, sa carrière s’est déroulée ensuite en dents de scie jusqu’à son arrêt définitif en 2011. Il est mort mercredi, à l’âge de 84 ans.


Le chanteur et compositeur Alain Barrière, auteur de Ma Vie et Tu t’en vas, est mort, mercredi 18 décembre, à l’âge de 84 ans, a annoncé son agent, Fabien Lecœuvre. Déjà victime de plusieurs AVC ces dernières années, il en a subi un autre avant le décès de sa femme début décembre. De son vrai nom Alain Bellec, il naît à la Trinité-sur-Mer (Morbihan) le 18 novembre 1935, dans une famille de mareyeurs. Dernier d’une fratrie de trois, il est élevé par sa mère seule. Il grandit dans « les barques, les pinasses, les chalands et l’odeur de la marée du matin » entre la criée et le petit commerce familial.

Plus enthousiasmé par la nature que par l’école, et alors qu’il s’attend à échouer au certificat d’études, il fait la rencontre providentielle d’un instituteur qui éveille sa curiosité et le propulse dans les études. Son baccalauréat en poche, il part pour Angers où il entre à l’Ecole nationale des ingénieurs des arts et métiers en 1955. Passionné par la musique de Django Reinhardt, il achète sa première guitare et commence à composer.

Sur le point d’obtenir son diplôme d’ingénieur, il apprend qu’il est atteint de la tuberculose. Immobilisé en cure et postcure, il tue le temps en créant des chansons dont il compose la musique et écrit les paroles. Il achève Cathy en 1961. La chanson, sélectionnée au concours d’Europe n° 1 Le coq d’or de la chanson française, lui offre l’occasion de son premier passage à l’Olympia. Son succès est suivi d’un autre, en 1963, quand il arrive cinquième au concours de l’Eurovision avec Elle était si jolie.

Numéro un des ventes en France


Ma Vie sort en 1964 : le slow de l’été et son plus grand tube. Numéro un des ventes en France, devenu vedette internationale, Alain Barrière enchaîne alors scènes françaises et tournées à l’étranger, en Amérique du Sud, au Japon, au Canada… En cette fin de décennie, son répertoire s’enrichit d’autres titres, Emporte-moi (1968), A regarder la mer (1970), Rien qu’un homme (1971), mais qui pourtant ne rencontrent pas le succès escompté par le chanteur, notamment sur les ondes. « Je croyais m’être fait un nom. C’était une illusion totale ! », dit-il dans son autobiographie Ma Vie (éd. du Rocher) publiée en 2006.

Il crée en 1971 son propre label, Albatros. Dans le même temps, il tente de troquer la ballade romantique contre des textes d’un style plus engagé, tels V comme Vietnam (1968), Avion, béton, camion (1970) sur la pollution, ou bien Amoco (1978) sur la marée noire, et Mon pays (1978), sur ses démêlés avec l’administration fiscale. Un choix artistique qui l’isole davantage, malgré la réussite inattendue en 1975 de Tu t’en vas qu’il chante en duo avec Cette même année, il a 40 ans et rencontre Agnès Cohen-Solal, qu’il épouse et avec qui il a une fille, Guenaëlle.

Un exil aux Etats-Unis

Peu disposé à courtiser les médias qui l’ignorent, il se consacre à partir de 1973 à un projet ambitieux, la construction du Stirwen, en breton L’Etoile blanche situé à Carnac, auquel il donne l’apparence d’un château et qui rassemble sous ses solives théâtre, bar, restaurant et discothèque. Jusqu’en 2002, le Stirwen accueille de grands noms de la variété française.

L’éclaircie est de courte durée. Son nouveau train de vie et l’indélicatesse d’un collaborateur, lui attirent les foudres de l’administration fiscale. Ce sont, dit-il, « trente années d’acharnement » qui le poussent, sa famille et lui, une première fois à un exil aux Etats-Unis, de 1978 à 1980, puis à un second départ, de 1983 à 1988, pour le Canada.

De retour en France, ruiné, il ne compose plus jusqu’en 1997, année de sortie d’une compilation intitulée Ma vie : trente années de chansons et d’un double CD Barrière 97, constitué de nouveaux titres qu’il interprète sur scène avec succès en 1998. Pleyel affiche complet, deux jours de suite.

En 2003, il fait ses adieux au public. Mais sur les conseils de sa fille, il revient sur scène en 2005 pour un enregistrement live au Stirwen. Puis, au printemps 2007, il est à l’Olympia et quelques mois plus tard au Palais des Congrès. Toutefois miné par ses problèmes de santé, il annonce son retrait définitif de la scène en 2011.


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