Deux heures pour éliminer un verre d’alcool

Un Français sur deux reconnaît l’ignorer révèle une enquête de la Prévention routière alors que le réveillon du Nouvel an est réputé pour ses excès en la matière. Le point sur le sujet.

Boire ou conduire, il faut choisir , martèle depuis des années la Sécurité routière. Pourtant l’enquête que vient de rendre publique la Prévention routière révèle qu’un Français sur deux ne s’est pas organisé pour ne pas prendre le volant alcoolisé à l’occasion du réveillon de la Saint-Sylvestre. Malheureusement, les risques liés à l’alcool, impliqué dans 28 % des accidents mortels en France, sont d’autant plus élevés ce soir-là.

Quatre verres en moyenne

L’enquête révèle également que 88,7 % des Français et Françaises ont prévu de boire, avec une consommation moyenne de quatre verres, soit… deux fois la limite autorisée. Or, dans cette même étude, un Français sur deux reconnaît ignorer combien de temps il faut réellement pour éliminer un verre d’alcool. Pour éviter de vous mettre en danger, souvenez-vous qu’une fois absorbé, l’alcool passe dans le sang avant d’être éliminé progressivement par le foie. L’alcoolémie diminue ensuite de 0,1 g à 0,15 g par heure. Et la capacité d’élimination est très variable d’un individu à l’autre.

Calcul du temps d’élimination de l’alcool

Pour faire vos calculs et savoir quand vous pourrez reprendre le volant, vous devez tenir compte du moment où le taux d’alcool maximal est atteint : soit 30 minutes après l’absorption si vous êtes à jeun, une heure si vous avez bu au cours d’un repas (et non pas le moment où le dernier verre a été bu). La durée varie selon chacun d’entre nous, mais il faut compter entre une à deux heures pour éliminer un seul verre d’alcool. Vous avez consommé plus de quatre verres ? Il vous faudra donc entre quatre et huit heures pour ramener à zéro votre alcoolémie.

Pas de recette miracle

Mais, contrairement aux idées reçues, aucune recette miracle ne permet d’accélérer l’élimination de l’alcool. Inutile d’avaler un café fort (même salé), de prendre un comprimé d’aspirine ni de boire d’un seul trait une bouteille d’eau. Certains vous conseilleront peut-être de marcher, de courir ou de pratiquer un exercice physique pour récupérer. Mais cela vous permettra surtout de perdre de l’eau, pas de faire chuter votre alcoolémie. Seule une infime partie de l’alcool ingérée s’évapore par la transpiration. Enfin, l’exposition au froid est également sans effet, sauf à provoquer une déperdition de chaleur. L’unique remède, c’est le temps, rappelle la Fédération des acteurs de l’alcoologie et de l’addictologie sur le site de la Sécurité routière.

Faut-il boire un verre d’eau entre chaque verre d’alcool ?

On le répète : cela n’a aucun effet pour faire baisser le taux d’alcool. En revanche, cela peut vous éviter les effets de la gueule de bois du lendemain, confirme la diététicienne nutritionniste Ysabelle Levasseur. Cela n’immunisera pas contre les maux de tête au réveil mais cela peut les limiter , dit-elle.

Ces verres intermédiaires permettent de lutter contre l’effet déshydratant de l’alcool qui est l’une des causes de la gueule de bois. Étant diurétique, l’alcool provoque une élimination excessive d’eau via les urines : l’équivalent d’un litre d’eau pour quatre verres d’alcool, en moyenne. En se forçant à boire de l’eau entre chaque consommation d’alcool, on limite les dégâts. D’autre part, avaler de l’eau remplit l’estomac et peut donc aider à boire moins , explique la diététicienne.

Pour rappel, le taux limite d’alcool dans le sang autorisé est de 0,5 gramme par litre, soit l’équivalent de deux verres. Et si vous avez bu plus que cela, restez sur place ou faites-vous conduire par quelqu’un qui n’a pas bu. On n’est jamais trop prudent…