Incendie au studio japonais Kyoto Animation, au moins 33 morts

L’incendie, d’origine vraisemblablement criminelle, a ravagé à Kyoto un immeuble de ce studio qui produit des séries d’animation.

Des pompiers tentent d’éteindre l’incendie de l’immeuble du studio Kyoto Animation, à Kyoto (Japon), le 18 juillet 2019. KYODO / REUTERS

15h00: Le bilan s'est alourdi, les pompiers faisant désormais état de 33 morts. Outre ces 33 corps découverts par les services de secours dans le bâtiment, 36 personnes ont été blessées, dont 10 grièvement, a indiqué à l'AFP un porte-parole des services de secours. Aucun autre employé n'est porté disparu.

« Nous continuons les opérations de secours et d’évacuation des personnes coincées à l’intérieur, dont certaines sont peut-être l’incapacité de pouvoir se déplacer », a précisé un porte-parole des sauveteurs. Le feu s’est apparemment déclenché aux alentours de 10 h 30 (3 h 30 à Paris) ; il était quasiment éteint trois heures plus tard.



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La police soupçonne une origine criminelle. « Un homme a versé un liquide inflammable [de l’essence, selon les médias] et a mis le feu », a indiqué un porte-parole de la préfecture de police de Kyoto.

D’après des informations de presse, l’incendiaire présumé est un quadragénaire. Il a lui aussi été blessé et est hospitalisé sous surveillance policière. « Il a dit “vous allez mourir” », selon un témoignage recueilli par la chaîne publique NHK. « Des témoins ont déclaré avoir entendu des détonations au premier étage de Kyoto Animation et avoir vu de la fumée », selon les pompiers. « J’ai entendu deux fortes explosions », a déclaré un homme à NHK.

Un studio qui emploie 160 personnes

Camion de pompiers devant l’immeuble incendié. JIJI PRESS / AFP

Kyoto Animation – abrégé par les connaisseurs en KyoAni – est une société qui produit des dessins animés, crée des personnages, conçoit et vend des produits dérivés de ses séries souvent tirées de manga. Créé en 1981 par la productrice Yoko Hatta, KyoAni a commencé comme sous-traitant pour de prestigieux homologues comme Ghibli, fondé par Hayao Miyazaki, ou encore le studio Pierrot.
Ce n’est qu’au début des années 2000 que l’équipe d’une soixantaine de salariés s’attelle à ses propres productions avec des films, séries et téléfilms animés.

Récemment, les studios kyotoïtes se sont illustrés avec l’adaptation en film du manga A Silent Voice (2016), ou encore la série adaptée du roman « light novel » Violet Evergarden, diffusée sur Netflix. Mais c’est leur travail sur la série La Mélancolie de Haruhi Suzumiya,l’histoire d’une lycéenne qui se passionne pour les êtres et phénomènes paranormaux, qui a contribué à forger sa réputation.

Ces derniers mois, le studio travaillait à la réalisation d’un film animé, Violet Evergarden, après le succès de la courte série du même titre au Japon et en Occident. Sa sortie, prévue pour janvier 2020 selon le site du studio, est aujourd’hui compromise.

La firme, qui comprend aussi une école d’animation, possède deux immeubles de studios (dont celui qui a été incendié) et son siège dans la préfecture de Kyoto. Elle emploie environ 160 personnes.
Le monde de l’animation bouleversé

Cet incendie a entraîné des réactions de tristesse et d’incompréhension de la part d’animateurs de renom, dont le réalisateur du long-métrage animé Your Name : « Vous tous, à Kyoto Animation, je vous en supplie, soyez saufs », a écrit sur son compte Twitter Makoto Shinkai, alors que le bilan des victimes n’était pas encore établi.

« Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? », s’est aussi interrogé Yutaka Yamamoto, qui fut un temps membre du studio de Kyoto Animation sur la série Lucky Star.

Des sauveteurs et des pompiers sur le toit de l’immeuble incendié de Kyoto Animation JIJI PRESS / AFP


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