Mort du chanteur Rachid Taha, légende du métissage musical

L’ex-leadeur du mythique Carte de séjour mêlait les influences de son Algérie natale avec le rock, le punk et l’électro. Il est mort dans son sommeil à 59 ans.



Rachid Taha à Budapest, le 10 août 2007. ATTILA KISBENEDEK / AFP

Le chanteur Rachid Taha est mort dans la nuit du mardi 11 au mercredi 12 septembre d’une crise cardiaque dans son sommeil, à son domicile de la région parisienne, a fait savoir sa famille dans un communiqué. Il avait 59 ans.

« Son fils Lyes, sa famille, ses proches, tous ses amis et son label Naïve, ont le regret et l’immense tristesse d’annoncer le décès de l’artiste Rachid Taha, survenu cette nuit suite à un arrêt cardiaque à son domicile des Lilas », précise le communiqué.

L’ancien chanteur du groupe Carte de séjour mêlait dans sa musique les influences de son Algérie natale avec des sons plus rocks.

Lui qui était né à Oran, avant d’arriver en Alsace à l’âge de 10 ans, aimait construire des ponts entre les cultures. En 1986, il reprenait avec son groupe la chanson Douce France, de Charles Trenet, pour se payer la tête de l’intégration, peu après la marche des Beurs et la création de SOS Racisme.



« Ya Rayah », tube intergénérationnel

Se produisant en solo à partir du début des années 1990, il sort en 1998 un tube transgénérationnel, avec une reprise de Ya Rayah, hymne des immigrés algériens composé par l’idole du chaâbi, Dahmane El-Harrachi (1925-1980). Un genre musical qu’il affectionnait : « J’ai découvert le chaâbi à la radio, puis par les scopitones dans un bar à côté d’où l’on habitait, en Alsace, avec mes parents, racontait Rachid Taha en 2017. C’est un peu notre Jack Kerouac à nous, de manière plus orientale ou désorientée. »

Cette année de fierté black-blanc-beur est aussi celle du succès de 1, 2, 3, Soleils, réunissant Rachid Taha, Khaled et Faudel.

Depuis, Rachid Taha n’a jamais cessé la musique. Pour la sortie de son dernier album, « Zoom », en 2013, le chanteur électrise le Trianon à coups de sons traditionnels et électroniques, de métissages punk, jamaïcains et électro. Quatre ans plus tard, il rend hommage au chaâbi le temps d’un concert à l’Institut du monde arabe. Il s’apprêtait à sortir un nouvel album chez Believe, dont le premier single devait s’intituler « Je suis africain ».

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