Vidéo : en pleine rue, une femme se fait frapper après avoir répondu à l’homme qui la harcelait

HARCÈLEMENT - Le 24 juillet dernier, une jeune femme de 22 ans, a été victime d'une violente agression en pleine rue dans le XIXe arrondissement de Paris. Harcelée par un passant, elle lui a répondu avant d'être frappée au visage. Après avoir déposé plainte, la jeune femme a relayé la vidéo de son agression sur les réseaux sociaux. Si l'homme n'a pas encore été reconnu, une enquête a toutefois été ouverte, lundi 30 juillet.


La caméra de surveillance d’un café a enregistré la scène.

Hier soir, Marie Laguerre rentrait chez elle, boulevard de la Villette dans le 19e arrondissement de Paris. Comme d’habitude, elle passe devant le bistrot du coin où les gens profitent d’un soir d’été : des amis papotent autour d’un café, une cliente demande un briquet aux deux filles derrière elle. L’étudiante de 22 ans marche sur le trottoir et croise un homme qui lui lâche une insulte et des bruitages, l’air de rien. Fatiguée et furieuse, elle rétorque : "Ta gueule !", et continue son chemin.

Jusque-là, c’est une histoire aussi ordinaire qu’exaspérante qui témoigne du quotidien de la plupart des femmes. Une caméra de sécurité enregistre la scène qui suit : l’homme fait quelques pas, puis se retourne, balance un cendrier en direction de Marie et se dirige vers la rue qu’elle a empruntée. D’après les images, on dirait qu’il lui adresse la parole et qu’elle se retourne, et au moment où l’agresseur et la femme se retrouvent face à face, ce dernier la frappe si fort qu’elle perd l’équilibre et tombe sur le pare-vent du restaurant.

En terrasse, un client se lève à l’instant, attrape une chaise, et court vers l’agresseur qui a repris son chemin. Quelques mots ont l’air d’être échangés avant que l’homme qui vient d’agresser Marie ne s’en aille. La plupart des clients du bistrot, visiblement choqués, restent assis.



"Il m’a frappée au visage"

La vidéo a été publiée par la jeune femme sur Facebook hier soir. Marie raconte :

"Hier soir, alors que je rentrais chez moi, vers le boulevard de la Villette dans le 19e arrondissement à Paris, j’ai croisé un homme.

Il s’est permis de m’adresser des bruits/commentaires/sifflements/coup de langue sales, de manière humiliante et provocante à mon passage. Pas de chance, c’était pas le premier de la journée et j’étais fatiguée.


J’ai donc lâché un 'ta gueule !' en traçant ma route. Car je ne tolère pas ce genre de comportement. Je ne peux pas me taire et nous ne devons plus nous taire. Ça n’a pas plu à cet homme. Après m’avoir jeté un cendrier dessus, il est revenu sur ses pas et m’a suivie dans la rue. Il m’a frappée au visage, en pleine rue, en pleine journée, devant des dizaines de témoins."

L’échange, qui dure un peu plus d’une minute, est d’une violence brutale. Il est une preuve de plus (comme s’il en fallait davantage) qu’hommes et femmes sont loin d’être égaux, notamment lorsqu’il s’agit de rentrer chez soi seul, à pied.

"Je me suis pas rendu compte de la gravité des choses à ce moment-là"

Contactée par téléphone, Marie nous a expliqué : "J’allais pas courir parce que j’habite juste à côté et je ne voulais pas qu’il voie où j’habite. De toutes façons, il était pas question que je m’enfuie."

"Je me suis pas du tout rendu compte de la gravité des choses à ce moment-là", confie-t-elle. Sur les commentaires Facebook, beaucoup de personnes disent qu’ils auraient réagi plus fermement s’ils avaient été là. "Sur le moment, c’est impossible de réagir. Les gens ne savaient pas si on se connaissait, ils savaient pas ce qu’il se passait", ajoute-t-elle.

Plus tard, elle retourne au bar. Le patron lui montre les vidéos des caméras de sécurité et des clients l’encouragent à porter plainte. Ils lui ont même donné leurs numéros de téléphone et adresses. Hier, Marie est allée porter plainte au commissariat. Aujourd’hui, elle est allée à l’hôpital pour une évaluation d’incapacité totale de travail (ITT) qui sert à "jauger la gravité de l’agression" d’après la jeune femme.

Sur la publication Facebook, les commentaires de soutien se multiplient. Certains témoignent d’expériences similaires :


"Je me suis pris 1 claque il y a 15 jours pour les mêmes raisons, au retour du sport le soir tranquille, parce que je n’ai pas apprécié d’être traitée comme 1 bout de viande par 1 homme visiblement habitué à ce que les femmes ne soient que des reproductrices sans cerveau !"

Alors que le harcèlement de rue est monnaie courante, peu de femmes confrontent leur agresseur, au risque de se mettre davantage en danger :


"Perso, plutôt que le 'ta gueule', j’ai le doigt d’honneur facile dans ce genre de situation et je sais que ça risque de me retomber sur le coin du nez un de ces jours…", écrit une internaute.

À la fin du post Facebook, Marie indique avoir porté plainte et insiste sur la récurrence de ces comportements insupportables :

"Ce n’est pas le seul. Le harcèlement c’est au quotidien. Ces hommes qui se croient tout permis dans la rue, qui se permettent de nous humilier et qui ne supportent pas qu’on s’en offusque, c’est inadmissible. Il est temps que ce genre de comportement CESSE".

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